Anatole France: Životopis
France, Anatole (1844-1924), écrivain français, lauréat du prix Nobel de littérature, qui fut longtemps considéré comme le plus grand auteur français du début du XXe siècle.
Débuts littéraires De son vrai nom François Anatole Thibault, Anatole France est né le 16 avril 1844 à Paris. Ce fils de libraire fut, après ses études au collège Stanislas, essentiellement autodidacte. Lecteur insatiable dès sa plus tendre enfance, il se montra un littérateur précoce (il écrivit ses premiers textes dans son adolescence)!; il pénétra d'ailleurs très jeune dans les milieux érudits et bibliophiles de Paris, tout en se mêlant aux poètes de l'école parnassienne. Les premiers de ses ouvrages à être publiés furent une étude sur Vigny, en 1868, puis ses "Poèmes dorés" (1873), dédiés à Leconte de Lisle, et un drame en vers à la manière antique intitulé "les Noces corinthiennes" (1876).
Diversité de l'oeuvre La reconnaissance du grand public ne vint pourtant que lorsqu'il se consacra à la prose narrative: après deux nouvelles, "Jocaste et le Chat maigre", publiées conjointement en 1879, il lui fallut encore attendre la publication de son premier roman, "le Crime de Sylvestre Bonnard" (1881), pour connaître un vrai succès. D'une ironie cinglante, ce récit, écrit dans un style délicat et subtil, révèle un humanisme sincère qui devint plus tard la marque caractéristique de son oeuvre.
En 1883, Anatole France se lia avec Mme Arman de Caillavet qui lui inspira une réelle ardeur créatrice et qui, grâce à ses relations, assura la promotion de ses ouvrages. Parmi les écrits de cette période, retenons les essais critiques rassemblés sous le titre "la Vie littéraire" (1888-1892), ainsi que les romans "Balthasar" (1889) et "Thaďs" (1890). Vinrent ensuite "le Lys rouge" (1894), récit autobiographique qui lui fut inspiré directement par Mme Arman de Caillavet, et "le Jardin d'Épicure" (1894). Anatole France écrivit également des contes, notamment deux recueils intitulés "l'Étui de nacre" (1892) et "le Puits de Sainte-Claire! (1895). Un intellectuel engagé Anatole France publia ensuite une importante série d'ouvrages intitulée "l'Histoire contemporaine" (1897-1901), qui regroupe, sous la forme d'une conversation entre différents personnages de province, diverses analyses des faits contemporains et qui contient surtout un compte rendu sévère des effets néfastes de l'affaire Dreyfus sur la vie française. Cette somme, ironique à l'égard des mentalités provinciales, est nettement anticléricale, pacifiste et rationaliste!; elle réunit les ouvrages intitulés "l'Orme du mail" (1897), "le Mannequin d'osier" (1897), "l'Anneau d'améthyste" (1899), et enfin "M. Bergeret à Paris" (1901). Anatole France lui-même avait pris parti, comme Zola (auteur du fameux «!J'accuse…!» en 1898) et comme Marcel Proust, pour la réhabilitation du capitaine Dreyfus, désigné par l'antisémitisme de la société française comme le bouc émissaire idéal, et qui fut injustement déclaré coupable de trahison.
Dans ses ouvrages ultérieurs, Anatole France se fit l'avocat des causes humanitaire et sociale, plaidant avec éloquence en faveur des libertés civiques, de l'école publique et des droits du travail, tout en dressant une satire brillante et acerbe des abus politiques, économiques et sociaux de son époque.
Une oeuvre classique et progressiste Toutefois, malgré ses prises de position relativement avant-gardistes sur le plan social, Anatole France demeura, sur le plan littéraire, tout à fait fidèle au goût classique, usant d'une langue magistrale et d'un style élégant à la musicalité majestueuse. Parmi les ouvrages qui montrent bien ses préoccupations sociales et son éloquence classique, il faut citer des romans tels que "l'Île des pingouins" (1908), "la Révolte des anges" (1914) et "Les dieux ont soif" (1912), qui est un compte rendu sur la période de la Terreur durant la Révolution française, mais aussi ses essais tels que "Opinions sociales" (1902), "l'Église et la République, sur la pierre blanche" (1905), ou encore "Vers les temps meilleurs" (1909). Parmi les romans tardifs d'Anatole France, citons encore "Au petit bonheur" (1898), "Pierre Nozière" (1899), "les Contes de Jacques Tournebroche" (1908) et "le Génie latin" (1913).
Personnage important du monde des lettres, Anatole France fut élu à l'Académie française (voir Institut de France) en 1896 et reçut le prix Nobel de littérature en 1921. S'étant retiré du monde littéraire après la Première Guerre mondiale, il s'éteignit près de Tours le 12 octobre 1924.
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