Emile (1762)
En général, Rousseau suppose que l'homme est bon et c'est la société qui l'a corrompu. Emile ou de l'éducation s'ouvre sur un rappel de cette pensée: ,,Tout est bien sortant des mains de l'auteur des choses, tout dégénère entre les mains de l'homme".
5 livres correspondent à chaque étape de la croissance d'Emile, élève imaginaire, que Rousseau fait vivre à la campagne en la seule compagnie de son précepteur, pour le soustraire à l'influence de la famille et de la tradition sociale. L'enfant jusqu'à 5 ans (Livre I) doit s'épanouir librement en prenant contact avec le monde par les sens et en s'accoutumant à la peur. La phase suivante de l'éducation, de 5 à 12 ans (Livre II) laisse l'enfant Jouir de son enfance" et d'une "liberté bien réglée" selon son âge: on le tient à l'abri de toute instruction intellectuelle. La formation entre 12 et 15 ans (Livre III) associe l'apprentissage d'un métier manuel aux leçons de choses qui développent l'intelligence. Emile est alors prêt (Livre IV) à découvrir toutes les formes de la relation avec les autres: sexualité, sociabilité, moralité, religion. Le Livre V décrit le portrait de Sophie, compagne idéale d'Emile, qui doit être une femme agréable, une épouse vertueuse et une bonne maîtresse de maison: l'égalité entre l'homme et la femme constitue pour Rousseau un démenti à la nature.
Les Confessions (1765 -1770, édition posthume d'après sa volonté 1782 - 1789)
Les 6 premiers livres des Confessions (entièrement il y en a 12) racontent l'enfance et la jeunesse de Rousseau jusqu'en 1740, date de son départ pour Paris. Après l'évocation poétique de ses premières années, l'auteur raconte son émerveillement quand, après une adolescence vagabonde, il rencontre Mme de Warens, qui deviendra pour lui une mère et une amante, et dont l'image domine l'ouvrage.
Le terme implique pour lui aveux et remords: il reconnaît successivement son gout des plaisirs masochistes: sa fuite à Lyon où il a abandonné dans une rue son professeur de musique-victime d'une crise d'épilepsie, l'abandon de ses 5 enfants, les retrouvailles avec Mme de Warens qu'il laissera dans la misère. Il raconte pour se disculper comment une punition imméritée lui a fait éprouver à 11 ans la révélation traumatisante de l'injustice. Sa vie toute entière a été marquée par une série de ruptures où il voit l'origine de ses malheurs. En accusant le monde, il se présente finalement comme une victime de la fatalité et d'un complot qui a assombri son existence, l'a condamné à l'isolement , puis à la fuite.
Les principes politiques de Rousseau
La réflexion politique est liée à l'idée que Rousseau se fait de la liberté. Soucieux de préserver les hommes de toute dépendance personnelle, il voit dans la force des lois la seule garantie contre les relations à' autorité qu`entraînent toujours Y arbitraire et la domination, et soutient que le citoyen demeure parfaitement libre. La "souveraineté", c'est-à-dire l'autorité politique, découle de la "volonté générale" et réside essentiellement dans le peuple. Elle ne peut s'aliéner. Si un peuple laisse un homme lui imposer sa volonté personnelle, il n'y a plus de peuple ni de gouvernants, mais un maître et des esclaves. . La volonté générale peut seule diriger les forces de l'État. Le gouvernement constitue seulement un pouvoir subordonné au pouvoir souverain, c'est-à-dire au peuple qui lui confie seulement l'administration de l'État. Si ce gouvernement impose sa propre volonté, le pacte social est rompu ,,et tous les simples citoyens, rentrés de droit dans leur liberté naturelle, sont forcés, mais non pas obligés d'obéir". On comprend dès lors l'impact antimonarchiste d'un traité qui conteste implicitement la souveraineté des rois et ne considère comme légitime que la démocratie.
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