De l'esprit des lois - 1748
Pendant toutes les années, puisant dans son immense bibliothèque de trois mille titres à La Bréde, fréquentant les philosophes quand il était à Paris et écoutant avec passion les témoignages des voyageurs, Montesquieu organisait, augmentait son oeuvre (Considérations...). Après un travail acharné, devenu presque aveugle, il publia les trente et un livres, ouvrage, disait-il, de toute sa vie.
Paru sans nom d'auteur, officiellement interdit en France, eut un immense retentissement Aussitôt attaqué par les jésuites et les jansénistes, essentiellement pour son éloge de la religion naturelle (née du besoin de croire en un divinité, prend la forme d'un déisme spontané, en dehors de toute Eglise établie) et son analyse critique de la monarchie, le livre est mis à l'Index en 1751 et la faculté de la théologie de Paris en condamne dix-sept propositions. Pourtant, l'auteur avait brillamment expliqué son oeuvre dans la Défense de L'Esprit de lois. Il répondait aux accusations, non en polémiquant mais en clarifiant sa réflexion, en redéfinissant les termes clefs de sa pensée politique.
"J'ai bien des fois commencé, et bien de fois abandonné cet ouvrage", écrivait Montesquieu dans le préface. Il lui consacra vingt années de sa vie.
L'idée fondamentale est que le domain politique, lui aussi, répond à des lois comme le monde physique, que l'on peut dégager le causes qui ont engendré telle législation, qu'il existe de rapports entre les types de gouvernements et la nature des pays où ils sont établis: que les lois, en somme, ont leurs lois.
Il disposait d'innombrables sources pour étudier les régimes politiques, la diversité de lois, des moeurs et des religions. Ses voyages en Europe l'avaient mis en contact avec différents gouvernements : la monarchie parlementaire en Angleterre, la république de Venise; il avait écouté les récits d'étrangers qui venaient des pays plus lointains. Ses lectures surtout nourissent se réflexion : les textes politiques de l'Antiquité, les historiens grecs et romains, les philosophes anglais, les relations de voyages, les rapports des missionaires.
On a reproché à L'Esprit de lois d'abonder en anecdotes, de manquer de structure, de laisser un impression de désordre. Il est de faite que chaque partie se trouve fragmentée en de nombreux chapitres, de longueur très inégale, selon une division apparemment arbitraire. Montesquieu a travaillé plus de dix ans à le rédaction de son oeuvre; il a constamment procédé à des ajouts et à des digressions. Mais ce morcellement, outre qu'il rompt avec la composition traditionnelle de la rhétorique classique et provoque adroitement la réflexion, laisse apparaître un plan qui ne manque pas de cohérence.
LIVRE I : Montesquieu commence par définir les lois comme "les rapports nécessaires qui dérivent de la
nature des choses“
LIVRES II et III: Puis il distingue les différents types de gouvernement, leur nature, leur principe.
LIVRES IV à X : Ils montrent que les lois doivent être relatives au principe de chaque gouvernement
LIVRES XI à XIII: Ils traitent du rapports des lois et de la liberté.
LIVRES XIV à XXVI : Ils sont consacré aux rapports des lois avec climat et la terrain, les moeurs, le
commerce, la monnaie, la démographie, la religion.
LIVRES XXVII à XXXI : Ilss sont ajoutés au moment de l'impression de l'ouvrage, étudient les législations
romaine et féodale.
Montesquieu est considéré comme le précurseur de le sociologie parce qu'il est le premier à étudier scientifiquement les sociétés et à prendre en compte dans son analyse la totalité du réel. Le juridique, la politique, la psychologie et le morale y sont en constante interaction. La religion même est traitée en fait social, toute comme l'ensemble des composantes qui forment la vie d'un peuple : "Plusieurs choses gouvernent les hommes, le climat, la religion, les lois, les maximes de gouvernement, les examples des choses passés, les moeurs, les manières, d'où il se forme un esprit général qui en résulte."
Parmi ses agents déterminant l`esprit général d'une nation, le climat donne lieu à une étude que Montesquieu fonde sur des observations pseudo-scientifiques. Il y établit que le climat a des effets physiologiques qui exercent une influence sur la psychologie des peuples, et donc sur leur organisation politique. Ainsi, ont aurait de le vigueur dans les pays froids, mais peu de sensibilité aux plaisirs; au contraire, le climat excessivement chaud (d'Orient, d'Asie), amollissant les hommes, les disposerait à la servitude.
Cette "théorie du climat" amène à s'interroger sur l'optitude déterministe de L'Esprit des lois. "C'est la rôle de lois de dégager les peuples de la trop grande emprise du climat Les mauvais législateurs sont ceux qui s'y sont opposés." Il n'y a pas de fatalité en politique. Ni le despotisme ni l'esclavage ne sont inévitables, et Montesquieu condamne radicalement
Montesquieu fut le premier à appliquer l'esprit scientifique à l'étude des faits politiques et des faits sociaux, entre lesquels des rapports et des liens précis s'établissent Cette nouveauté lui valut les foudres de ses adversaires.
Dans le camp des philosophes, on suit l'idéal politique de Montesquieu : son élogue de la monarchie tempérée, sa théorie de la séparation des pouvoirs ( le législatif, l'executif, le judiciaire); son respect des lois, son amour de la liberté, sa condamnation de l`esclavage et de la torture. La Constitution américaine de 1791, les institutions des gouvernements libéraux se sont inspirées de ces principes. Aujourd'hui, nous voyons en lui un précurseur de la déclaration des Droits de l`homme.
Voltaire considérait De L'Esprit des lois comme "le code de raison et de la liberté1'. Alembert célébrait "l'esprit de citoyen" de Montesquieu. Robespierre fera de l'idée de vertu politique, puisse chez Montesquieu, un thème révolutionnaire. Rarement une pensé aura été à ce point sollicité. C'est qu'elle était originale, foisonnante et étrangement moderne.
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