Théodore Agrippa d'Aubigné (1552 Saintonge - 1630 Génève)
«L'homme est en proie à l'homme, un loup à son pareil.»
T.A.d'Aubigné est l'un des hommes les plus remarquables du XVIe siècle. Poète et historien français, de confession protestante, qui était un homme de guerre et l'une des plus belles plumes de son temps.
Son enfance
Sa naissance difficile coûte la vie à la mère, d'où son prénom d'Agrippa (aegre partus=né péniblement), Il était un enfant doué, mais têtu et indépendant. A six ans il pratique le grec, le latin, l'hébreu. A sept ans, il aurait traduit le Criton de Platon. À huit ans, son père, ardent calviniste, il l'élève en sincère huguenot et lui fait jurer fidélité à la cause protestante à Amboise en 1560, devant les corps de ses compagnons attachés à une potence, et lui fait prêter serment de les venger.
Sa jeunesse
Il suit son père dans les débuts de la guerre civile (1563) jusq'à sa mort au combat. Après Agrippa achève ses études à Genève, mais, de retour en Saintonge, il ne tarde pas à rejoindre ses compagnons d'armes et à quinze ans s'engage en 1568 dans l'armée huguenote. Partout il se distingue par sa bravoure et devient rapidement le compagnon d'Henri de Navarre puis écuyer du roi en 1573. Il partage avec lui tous les hasards des guerres et prépare son évasion de la Cour en 1576. C'était une amitié fidèle, qui n'allait pas sans quelque brouille, mais que l'abjuration ne parvenait pas à effacer.
Son amour
En 1572, par pur hasard, il échappe au massacre de la Saint-Barthélémy. Grièvement blessé quelque temps plus tard dans une embuscade, il devait chercher abri dans le château de Talcy où il tombait amoureux de la fille du châtelain, Diane Salviati, nièce de Cassandre Salviati, chantée par Ronsard dans ses premiers "Amours". Pour elle, il a composé Le Printemps, qui n'était publié qu'au XIXe siècle. Mais le projet de mariage est rompu. La famille de Diane, catholique et jugeant Agrippa de trop petite origine, récuse le prétendant.
Ses combats
En 1575, désespéré, mais remis de ses blessures, il se rend à Paris, où le roi Henri de Navarre est retenu prisonnier. En 1576 il réussit l'évasion de son prince. En 1577, gravement blessé lors du périlleux combat de Casteljaloux, il voit la mort de près, une seconde fois. De cette «agonie», les premiers fragments "les Tragiques" sont nés. En 1583, il épouse Suzanne de Lezay. Plus tard, il aura la douleur de voir son fils Constant (le père de Mme de Maintenon) se convertir au catholicisme puis mener une vie de débauche. Après la mort de sa femme, en 1596, il s'éloignait de la Court se retirait en Vendée, dans sa forteresse de Maillezais où il ne se consacra plus qu'à l'écriture. Il complète alors "Les Tragiques" qui paraissent en 1616, pour les publier, il se cache derrière le pseudonyme énigmatique de L.B.D.D. "le bouc du désert". L'ironie du sort a voulu que sa petite-fille, Françoise d'Aubigné, marquise de Maintenon, (catholique pratiquante) a épousé Louis XIV qui révoquait l`Edit de Nantes en 1685.
Ses oeuvres
„Le Printemps. Hécatombe à Diane“ (1571)
Sous le signe de la pléiade, il est dédié à Diana Salviati. Dans un climat sensuel, le poète peint la jouissance de l`amour à la manière pétrarquiste. Il décrit les spectacles violents de ses tourments, l`amour et l`écriture se disent sur le mode du sacrifice et de la guerre. Plusieurs paysages du Printemps n`ont rien de printanier
„Les Tragiques“ (1616) – au service de l`eglise réformées
Le long poème en 7 chants est une épopée morale et mystique où les luttes religieuses prennent valeur de mythes éternels.
Livre I – Misère – décrit les malheurs de la France ravagée par les guerres civiles. Victor Hugo s`inspire du titre du premier chant des Tragiques pour écrire les Miserables.
Livre II – Princes – il fustige avec un âpre réalisme les moeurs efféminées des favoris royaux
Livre III – La chambre dorée – le poète attaque férocement les gens de justice
Livre IV – Les Feux – il conte les supplices des protestants, évoquants les bûchers et leurs martyrs
Livre V – Les Fers – les guerres civiles et les exploits huguenots
Livre VI – Vengeances – tableau des châtiments divins à travers l`Histoire
Livre VII – Jugement – la résurection des corps prélude au châtiment suprême, le poète peut enfin s`apaiser et s`abîmer dans l`extase.
„L`Histoire universelle“ (1618 - 1626)
C`est chronique européenne de la lutte contre Rome et les protestants. Il raconte les guerres civiles jusqu`au règne de Louis XIII, il essaie de se hausser à la sérenité de l`historien.
Après dans ses oeuvres il dénonce les catholiques par l`ironie et non plus par la violence:
„Les Avantures du baron de Faeneste“ (1619) – avantures burlesques qui ridiculisent un courtisan gascon catholique
„La Confession catholique du sieur de Sancy“ (1660, posthume) – pamphlet satirique où il ironise sur les controverses théologiques
„L`Hiver du sieur d`Aubigné, Petites Oeuvres meslées“ (1630)
Ses „Tragiques“ étaient publié au moment ou Malherbe venait de proclamer un nouvel idéal de mesure et de pureté, on lui reprocha ses lourdeurs, digressions... Comme Ronsard, on l`oublia pendant deux cents ans. Mais aujourh`hui on lui rend pleine justice en admettant que ses accents, sa violence, sa pathétique et somptuosité sont véritablement nouveaux et inégalés dans notre poésie contemporaine.
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